Au coeur du Sahara, dans la région du Mzab, à 600 kilomètres au sud d’Alger, loin entre les dunes de sable du plus grand désert du monde, perché sur une colline rocailleuse, se trouve le Ksar Tafilelt.
Une ville de 6000 habitants, qui ont tous signé une charte de savoir-vivre, de respect des règles de propreté et de vie en communauté avant de pouvoir habiter dans cette ville.
L’immense porte de bois à l’entrée de la ville garde l’intimité et le calme de ses habitants.
Elle donne sur un entrelacs de ruelles, les maisons étant proches les unes des autres et les rues étant étroites, afin de créer de l’ombre, nécessaire dans le climat saharien, mais aussi pour couper les vents de sables.
L’idée de créer une telle ville a germé dans les années 1990, face à la bétonisation du paysage algérien du à la crise du logement.
La ville eco-citoyenne reprend les codes architecturaux des Ksours, ces villes fortifiés du désert qui ont une architecture totalement adapté au climat et à la vie du désert.
Les habitants effectuent le tri des ordures, 50% des eaux usées sont traités par des procédés d’épuration biologique, une partie de l’éclairage public provient de l’énergie solaire.
Chaque famille prend en charge la propreté de son quartier à tour de rôle chaque semaine.
Un écoparc complète cette ville, dans lequel chaque habitant plante et entretient trois arbres, un palmier, un arbre fruitier et un arbre d’ornement, afin de les sensibiliser à a culture biologique.
De plus il existe un parc animalier avec chèvres, paons, moutons, singes, qui sont nourris avec les déchets organiques. Il a vocation à sensibiliser la population à l’écologie et à la nature.
« On n’a rien inventé », explique Seddik Karim, un membre de la Fondation Amidoul. « On ne fait que perpétuer la vision de nos ancêtres, protéger la nature et lui laisser ses droits ».
Cette ville a reçu le premier prix de la ville durable lors de la 22ème conférence de la COP à Marrakech. Il s’agit de la conférence mondiale sur le changement climatique.