Les femmes algériennes se mobilisent sur les réseaux sociaux à travers le hashtag « les prisonnières du voile en Algérie ». Djemila Benhabib, qui est une écrivaine et militante politique québécoise d’origine algérienne soutient le mouvement. Elle déclare « le hijab n’est pas obligatoire dans les lois, mais en réalité, la pression sociale est telle que les femmes finissent par le porter sous la pression de la rue, de la famille et de la société ».
Ainsi Djemila Benhabib s’insurge non pas contre une loi mais contre une pression implicite de la société qui pousse les femmes à porter le hijab. D’après elle « c’est le travail de sape de l’islamisme, ces trente dernières années, qui a fait en sorte que malgré l’absence de loi, le port du hijab s’est généralisé ».
Depuis l’indépendance, le vêtement des femmes algériennes a beaucoup évolué. Au départ soit Européen, sans voile, soit traditionnel avec un voile tel que le haïk ou la mlaya selon les régions. Les citadines ont laissé tombé le voile traditionnel pour des vêtements européens. Cependant dans les années 1980 puis pendant la guerre civile des années 1990, la pression s’est accentuée sur les femmes pour porter le hijab, certaines étant même assassinées pour avoir refusées de le porter. Depuis, la pression sociale sur la femme non voilée demeure.
D’après un reportage diffusé par la chaine algérienne Al-Chorouk, des dizaines de femmes algériennes se suicident avec leur hijab.
Un tel mouvement a commencé à libérer la parole des femmes algériennes sur ce sujet. De nombreuses femmes témoignent et s’insurgent face à cette pression qui leur a été infligé de la part de proches.
Djemila Benhabib fait un parallèle entre ce mouvement et ceux qui émergent un peu partout au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, notamment en Iran et en Arabie Saoudite. Un tel mouvement n’est qu’à son début mais le fait qu’il soit lancé permet déjà une prise de conscience de ce problème et la libération de la parole à ce sujet.Des